Quand on ne sait pas que l’on vient d’une famille dysfonctionnelle
Quand on vient d’une famille dysfonctionnelle, le plus paradoxal, c’est qu’on ne le sait pas. On ne peut pas le savoir. On a grandi dedans, on a été programmé pour que cela ne se voie pas. Par ailleurs, la loyauté – même silencieuse – nous empêche souvent de regarder la vérité en face.
Ainsi, on finit par croire que ce qu’on ressent aujourd’hui, ce qu’on porte, ce qu’on reproduit, vient de nous. On se pense défaillant, fragile, trop intense, trop sensible ou trop compliqué. On croit que le problème, c’est nous. Pourtant, ce que nous vivons est souvent l’héritage émotionnel d’une dynamique familiale dysfonctionnelle.
Famille fonctionnelle vs. famille dysfonctionnelle
Ce qui est encore plus déroutant, c’est que lorsque l’on vient d’une famille dysfonctionnelle, on ne sait même pas ce qu’est une famille fonctionnelle.
Dans une famille fonctionnelle, le ciment est constitué d’authenticité, de vérité, de sécurité affective et de soutien mutuel. Chacun peut être lui-même, exprimer ses émotions et dire la vérité sans craindre de perdre l’amour.
À l’inverse, dans une famille dysfonctionnelle, le ciment repose sur le déni, la culpabilité, la peur et la loyauté toxique. Chacun y porte un masque, évite la honte et tente de survivre comme il peut.

Comment la dynamique toxique se met en place
Ce type de dynamique – issue de générations d’adultes coupés de leur âme et de leur vérité – crée une atmosphère faite de confusion, de honte et d’hyper-adaptation. Les enfants y apprennent à se cacher, à s’adapter, à surveiller les émotions des autres, à éviter les conflits et à ne pas déranger. Ils sentent que c’est parfois la seule manière d’être aimés, ou du moins, de ne pas être rejetés.
Une étude publiée dans Nature Communications (Gong et al., 2021) montre d’ailleurs que les conflits familiaux modifient la structure cérébrale des enfants, influençant leur comportement et leur régulation émotionnelle. Cela confirme à quel point l’environnement émotionnel laisse des traces profondes.
Dans une telle atmosphère, l’enfant construit sa personnalité autour de croyances fausses. Pour l’adulte que l’on devient, ces croyances se transforment en réflexes émotionnels, en stratégies de survie et en limitations invisibles. Ainsi, les trois erreurs suivantes ne sont pas des défauts de caractère : ce sont des blessures héritées.
Hypersensibilité et environnement toxique : ce que dit la science
La psychologie et les neurosciences montrent de manière claire que l’environnement familial façonne profondément le système nerveux, l’image de soi et les croyances internes d’un enfant.
Comme le montrent les travaux de Lionetti et al. (2021), les personnes hypersensibles réagissent de manière beaucoup plus intense à la qualité de leur environnement. Cela amplifie à la fois les effets positifs et négatifs du milieu familial.
Les hypersensibles naissent avec une réactivité émotionnelle fine, une empathie plus développée et un système interne qui enregistre davantage d’informations subtiles. Par conséquent, dans une famille stable, cette sensibilité devient une force. En revanche, dans une famille dysfonctionnelle, elle devient un capteur permanent du chaos, des tensions, des non-dits et de l’instabilité émotionnelle.
D’ailleurs, de nombreuses recherches montrent que les enfants hypersensibles absorbent plus facilement la culpabilité implicite, la honte familiale, l’insécurité émotionnelle et les états internes des adultes. Comme le montre un article scientifique publié dans Frontiers in Psychology, l’hypersensibilité, combinée à un environnement émotionnellement instable, amplifie la vulnérabilité aux schémas de contrôle, de culpabilité et de dévalorisation.
Les chercheurs expliquent que l’hypersensibilité, combinée à un environnement émotionnellement immature, augmente la probabilité de développer des schémas de culpabilité, de contrôle et de dévalorisation. C’est exactement ce que l’on retrouve dans les trois erreurs suivantes.
Erreur n°1 : Penser que tout est de notre faute
Penser que tout est de sa faute est l’un des marqueurs les plus puissants d’une enfance dysfonctionnelle. L’enfant porte une culpabilité qui ne lui appartient pas.
Pourquoi l’enfant se croit responsable
Un enfant ne peut pas imaginer qu’il n’y est pour rien. Ce serait trop insécurisant d’admettre qu’il est impuissant, dépendant, vulnérable, et que les adultes autour de lui peuvent être injustes, incohérents ou blessants. Ainsi, son cerveau adopte une stratégie psychique protectrice :
Si c’est de ma faute, alors j’ai du pouvoir.
Et si j’ai du pouvoir, je peux peut-être changer les choses.
Cette illusion protège psychiquement l’enfant, mais devient un frein majeur à l’âge adulte.
Conséquences à l’âge adulte
Ce mécanisme se transforme ensuite en responsabilité excessive, en peur de déranger, en besoin de réparer, en hyper-adaptation et en croyance que “si quelqu’un va mal, c’est à cause de moi”. Ce qui nous a protégés dans l’enfance devient ainsi un poids dans la vie adulte.
Erreur n°2 : Chercher la sécurité en contrôlant tout
Dans une famille dysfonctionnelle, le danger ne vient pas toujours de ce qui est visible. Il peut se manifester par un changement d’humeur, un ton sec, un silence, une tension ou une imprévisibilité constante. Pour survivre, l’enfant hypersensible développe une stratégie : contrôler.
La recherche de Marsh et al. (2020) souligne que l’instabilité et le chaos dans le foyer sont fortement associés à l’anxiété, au stress et aux difficultés émotionnelles chez l’enfant.
Comment cela se traduit ensuite
À l’âge adulte, cela devient de l’hyper-analyse, une anticipation permanente, la peur de se tromper, la difficulté à lâcher prise, l’inquiétude constante, la peur de s’investir ou encore la gestion excessive des relations. Ce n’est pas du perfectionnisme ni de la “sensibilité excessive”, mais simplement une fausse sécurité construite pour survivre dans un environnement menaçant.
Erreur n°3 : Croire qu’on est mauvais au fond de soi
La blessure de honte est sans doute la plus profonde. Un enfant qui sent que ses émotions dérangent ou que sa vérité est trop lourde finit par conclure : “Si on ne m’aime pas comme je suis, c’est que je suis le problème.”
À l’âge adulte
Cela devient l’impression d’être nul, la peur qu’on découvre “qui on est vraiment”, la sensation d’être une imposture et la conviction que l’on ne mérite pas l’amour. Ce n’est pas une vérité mais une blessure familiale inscrite dans le système nerveux.
Le chemin de guérison : hypnose, mouvements oculaires et corps libéré
Les blessures issues des familles dysfonctionnelles ne se guérissent pas par la seule compréhension mentale. Elles sont ancrées dans le corps. C’est pourquoi l’hypnothérapie et les techniques de mouvements oculaires (type EMDR) sont particulièrement puissantes.
Hypnose
Elle permet d’accéder à l’enfant intérieur, là où les croyances se sont formées, et d’apaiser la culpabilité ainsi que les automatismes.
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Mouvements oculaires
Ces techniques activent le retraitement naturel du cerveau, libèrent les émotions bloquées et déconditionnent les réactions de survie.
Le passé ne change pas. En revanche, le système nerveux peut se libérer de ce qu’il a cru devoir porter.
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Le processus thérapeutique : revenir à soi, pas au passé
Guérir d’une enfance dysfonctionnelle ne signifie pas retourner en arrière ni revivre les souvenirs. La guérison, c’est autre chose : c’est un retour à soi. Un retour à cette partie de soi qui n’a jamais été abîmée mais simplement enfouie sous les couches de survie, de peur et de loyauté.
1. Déprogrammer les réflexes de survie
Les blessures de l’enfance sont stockées dans le corps : hypervigilance, culpabilité automatique, besoin de contrôle, peur de déranger, panique lors d’un changement de ton, effacement de soi. La première étape consiste à apaiser le système nerveux pour qu’il arrête d’interpréter le monde comme s’il était encore dangereux.
2. Réparer l’enfant intérieur
Lorsque le système nerveux s’apaise, le véritable dialogue intérieur devient possible. On peut alors rencontrer l’enfant qui a porté la honte et la peur, et lui rendre ce qu’il n’aurait jamais dû porter. Le but n’est pas de revivre le passé, mais de libérer la charge émotionnelle qui y est associée.
3. Réintégrer son identité profonde
Lorsque les automatismes se dissolvent et que l’enfant intérieur est reconnu, un mouvement naturel se met en place : on devient la personne que l’on aurait pu être si l’on avait grandi dans un environnement sain. On retrouve une posture intérieure stable, la capacité de poser ses limites, la liberté d’être soi, une relation plus équilibrée au monde et une intuition claire.
Conclusion : La guérison n’est pas un retour en arrière, c’est un retour à soi
La guérison n’efface pas le passé : elle permet de se réapproprier son histoire sans qu’elle nous gouverne. On ne revient pas dans l’enfance. On revient vers la partie de soi qui avait dû disparaître pour survivre. Ainsi, lorsque l’on se libère de l’emprise émotionnelle d’une famille dysfonctionnelle, on ne devient pas quelqu’un d’autre. On devient enfin soi-même.
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