TIPI, le Centre Anizen à Bulle présente la méthode pour gérer ses émotions

La Technique d'Identification des Peurs Inconscientes (TIPI) est une thérapie brève, simple et efficace permettant de traiter différents troubles psychologiques.

Également appelée régulation émotionnelle Tipi, cette technique a été élaborée en 2003 par l’expert en pédagogie, Luc Nicon. Cette thérapie brève a pour objectif de soigner les troubles anxieux et les phobies en faisant appel au revécu sensoriel. Conçue pour se libérer de ses peurs, elle permet en outre d’appréhender et de mieux vivre ses émotions.

La méthode Tipi s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants. Elle est sans danger, ni effets secondaires et il n’y a aucune contre-indication à l’usage de cette thérapie naturelle.

Nos émotions se manifestent à nous par le ressenti de sensations corporelles. Ainsi, des sueurs froides, des palpitations, les mains moites, la gorge nouée, la boule au ventre, accompagnent souvent la peur. Ces sensations nous informent qu’il y a danger et qu’il faut se préparer à lutter ou à fuir.

Nous renseigner sur notre environnement et nous pousser à agir est l’important rôle que jouent nos émotions. Il n’y a donc pas d’émotions négatives ou positives, toutes contribuant à notre bien-être. Certaines d’entre-elles génèrent toutefois des sensations désagréables que l’on préférerait pouvoir éviter !

Ainsi, la méthode Tipi propose d’accueillir ces sensations physiques en se plaçant au cœur de l'émotion. Cela consiste à accueillir l’ensemble des sensations qui se produisent en nous-mêmes lorsque la peur se manifeste. En acceptant ses ressentis avec bienveillance, sans exercer de contrôle, ni porter de jugements.

Car la peur est un signal d’alerte visant à garantir notre survie. Face au danger, elle permet d’accroître notre discernement et d’améliorer la prise de décision. Mais lorsque la menace est passée, des séquelles telles que des traumatismes peuvent parfois apparaître. La peur non digérée peut alors se convertir en phobie, en trouble anxieux ou en état de stress post traumatique.

La méthode Tipi sera alors utilisée comme thérapie de désensibilisation des peurs. Le traitement consistera à revivre sensoriellement la situation traumatisante en se replongeant dans le souvenir de l’événement. En se remémorant l’expérience, on se reconnectera à son ressenti afin de libérer l’information émotionnelle restée bloquée dans la mémoire traumatique.

L’évolution nous a doté d’un puissant système d’alarme, appelé réponse combat-fuite. Ce système de réponse au stress est déclenché automatiquement lorsque nous devons affronter une menace pouvant engendrer la mort.

Mais il arrive que lutter ou fuir soit impossible et que nous n’ayons d’autre choix que de subir la situation. Entre alors en jeu le système d’inhibition de l’action qui va provoquer un état de sidération. Le sentiment d’être pris au piège, impuissant et vulnérable peut dès lors nous submerger. S’il devait perdurer, un tel niveau de stress présenterait de réels risques pour notre santé. Or, nos mécanismes de défense étant dépassés, l'extinction de la réponse émotionnelle ne peut plus se faire. Notre cerveau va alors activer un mécanisme de survie consistant à déconnecter notre mémoire émotionnelle. Comme un rupteur entraînant une coupure moteur en cas de surrégime…

L’information émotionnelle n’étant plus transmise, le stress ainsi que la souffrance psychique peuvent enfin s'apaiser. Elle va toutefois se retrouver piégée dans la mémoire émotionnelle pour devenir une peur inconsciente conditionnée. Une fois la mémoire traumatique installée, elle provoquera une amnésie partielle ou totale de l’évènement. Le sujet entrera alors dans un état dissociatif, lui donnant une impression d'anesthésie émotionnelle et de déréalisation.

C’est ensuite que les choses se compliquent. Les circuits de la peur pouvant se réactiver brutalement en présence d’un stimuli rappelant le traumatisme. Et l'activation de la mémoire traumatique, de déclencher une crise d’angoisse, comme s’il y avait à nouveau danger de mort. Le sujet aura d’autant plus de difficultés à éteindre sa peur que son état dissociatif lui aura fait oublier l'évènement traumatique. Flash-backs, anxiété, pensées obsédantes, hypervigilance, conduites d'évitement sont alors des symptômes fréquents.

Cette thérapie psychocorporelle peut bénéficier à toute personne souffrant de troubles émotionnels et du comportement. La méthode Tipi est recommandée pour le traitement des troubles anxieux et la désensibilisation des phobies. Elle s’avère particulièrement efficace afin d’appréhender l’anxiété, le stress, les crises d’angoisses et les attaques de panique.

Elle peut être également utilisée en complément pour soutenir le traitement de la dépression, des addictions et des troubles somatoformes. Par exemple, elle permettra de se désidentifier de la tristesse et des pensées négatives et dévalorisantes caractéristiques des états dépressifs. Ou encore, de vivre plus sereinement les affects douloureux que l’on tente d’apaiser par la consommation d’alcool ou de drogues. Enfin, elle permettra d’appréhender les douleurs chroniques avec davantage de quiétude par l’accueil de leur composante émotionnelle.

L’habileté à percevoir et réguler les émotions chez soi et chez les autres est l’une des formes de l’intelligence émotionnelle. En psychologie, « la régulation émotionnelle fait référence aux processus par lesquels les individus influencent leurs émotions, quand ils les ont, et comment ils vivent et expriment ces émotions. » Grâce à ce mécanisme, nous pouvons déclencher, maintenir et inhiber nos affects. Autrement dit : gérer nos émotions.

Afin de gérer nos émotions, nous adoptons tous différentes stratégies au quotidien. Par exemple, lorsque nous interrompons une discussion tendue afin d’éviter qu’elle dégénère en conflit. Ou lorsque qu’une peine nous afflige et que nous pensons à quelque chose de réconfortant. Ou encore, lorsque nous prenons du recul sur une situation afin d’en voir les opportunités plutôt que les difficultés.

Toutefois, le concept de « gestion des émotions » peut s’avérer équivoque. Car, on ne contrôle pas ses états émotionnels comme on gère son compte en banque. L’aptitude à dominer ses affects est pourtant valorisée par nos codes socio-culturels comme une compétence relationnelle et sociale. Mais, réprimer ses émotions est loin d’être sans conséquences. Car, lorsque nous tentons de dissimuler notre peur, le premier réflexe sera d’ignorer, bloquer ou fuir notre émotion. En refoulant ainsi notre ressenti, nous essayons de réduire une sensation désagréable tout en évitant de se montrer vulnérable.

Mais, il a été démontré que le recours régulier à cette stratégie de contrôle est délétère pour notre santé psychique. Selon les études, la suppression expressive affecterait momentanément notre capacité à mémoriser et favoriserait à long terme l’émergence de troubles dépressifs et de phobie sociale. De plus, l’action de supprimer l’expression de nos émotions négatives aurait pour conséquence d’inhiber également nos émotions positives. Sans que pour autant, notre peur s’en trouve diminuée !

N’avez-vous jamais observé que les émotions réprimées et soigneusement enfouies dans notre inconscient, finissent toujours par ressurgir ? Généralement, au pire moment et de façon disproportionnée ! Bien souvent, à la suite d’un évènement anodin faisant déborder l’eau du vase ou mettant le feu aux poudres. Nous sommes alors submergés par la peine ou le ressentiment accumulé que nous exprimons lorsqu’il est trop tard. S’en suit alors un sentiment de honte, de culpabilité et d’inadéquation.

Mais il est des situations, où la peur des conséquences nous incite à ne pas exprimer notre colère. Alors que faire ? Accueillir ses émotions permet de prendre la pleine responsabilité de ses sentiments. Cela facilite l’identification des besoins insatisfaits à l’origine de l’émotion et nous aide à formuler nos demandes de façon assertive. Afin de parler de son ressenti et non laisser son ressenti parler pour nous. Cette alternative saine et écologique à la stratégie de suppression émotionnelle offre un autre avantage. Celui d’activer une fonction autonome de notre cerveau : l’auto-régulation émotionnelle.

Tipi considère les émotions comme des alliées – qu’il faut accueillir et non réprimer – si l'on souhaite pouvoir les décoder. Car l’émotion est un simple message chimique porteur d’une information utile pour notre adaptation à l'environnement. C’est pourquoi, la méthode Tipi préconise moins d’apprendre à contrôler que d’apprendre à lâcher prise. Et pour ce faire, il faudra entraîner son cerveau afin d'intégrer de nouveaux conditionnements.

L’avènement de l’imagerie cérébrale a permis aux neurosciences de percer les secrets de la régulation émotionnelle. On sait aujourd’hui que cette fonction peut être activée de façon consciente et contrôlée ou de façon autonome et inconsciente. Que le réseau cérébral de traitement des émotions est notamment composé de l'amygdale, du cortex préfrontal et de l'hippocampe. Et que l'activation du cortex préfrontal – lié aux cognitions – permet de réduire celle de l'amygdale cérébrale – liée à la peur. C'est ainsi que nos stratégies de gestion émotionnelle permettent de réguler à la baisse nos émotions dites négatives.

Mais il arrive parfois que cette belle mécanique s’enraye ou se bloque, entrainant de nombreuses difficultés. Cela survient non seulement lorsque nous réprimons nos émotions, mais aussi lors de dérèglements hormonaux ou de troubles psychiques. S’en suivent, sautes d’humeurs, réactions excessives, irritabilité, voire absence de ressentis. Dans les cas plus sévères, on parlera de labilité ou de dysrégulation émotionnelle. Présente surtout chez les personnes souffrant d’un trouble de l'attention, d’hyperactivité, de trouble bipolaire, ou d’un état de stress post-traumatique.

Afin de se libérer de sa peur, le thérapeute guidera le patient afin qu’il revive sensoriellement l’expérience traumatique. Ce dernier sera invité à se replonger dans le souvenir de la situation où il a ressenti la peur. Il se remémorera l’événement traumatique afin de faire émerger les émotions refoulées et les sensations désagréables y relatives.

Le thérapeute incitera le patient à chercher les réponses dans son corps plutôt que dans son intellect. Par une guidance active, il remontera ainsi jusqu’à l’origine du mal-être. Le patient pourra alors accueillir son émotion primale et s’en désidentifier. Ainsi, la thérapie vise à dénouer nos blocages émotionnels pour faciliter l’activation de nos mécanismes d’auto-guérison.

Pour débuter avec la méthode Tipi, il est conseillé d’être guidé par un spécialiste dans un cadre thérapeutique, calme et sécurisant. La répétition de l’exercice pour en faire un réflexe conditionné est la clef d’une régulation émotionnelle efficace. Ensuite, lorsque le patient aura gagné en autonomie, il sera en mesure d’implémenter la technique seul et en toutes circonstances. Il pourra ainsi pratiquer l’auto-tipi en situation réelle.

La mise en pratique de la méthode Tipi est très simple et c’est ce qui en fait son efficacité. Ainsi, une séance de régulation émotionnelle se déroule en 5 étapes distinctes.

1. Tout d’abord, se mettre en situation de sécurité et de confort afin de ne pas être interrompu durant l’exercice.
2. La seconde étape consiste à identifier l’émotion désagréable (en principe la peur), que l’on souhaite éteindre.
3. Ensuite, se remémorer l’événement ou la situation à l’origine de l’émotion perturbatrice.
4. Puis, se connecter aux sensations physiques ainsi qu’aux émotions qui émergent tout en restant plongé dans le souvenir. Il s’agit ici d’accueillir toutes les manifestations corporelles qui se présentent et de les laisser évoluer, jusqu'à apaisement. Cette étape dure quelques secondes en moyenne, mais peut s’étendre jusqu’à 1-2 minutes.
5. Enfin, marquer un temps de pause avant de recommencer l’opération en revenant à la situation initiale. Il est alors important d’observer si les ressentis corporels et émotionnels ont évolué et d’en faire une évaluation qualitative. Il convient de répéter l’exercice jusqu’à extinction complète des sensations corporelles et de l’émotion à supprimer.

En principe, deux à trois séances suffisent pour se libérer d’une peur inconsciente.

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