A toi qui ressens la douleur du monde, je te dis: je te comprends.
A toi qui pense être seul au monde, je te dis: nous ne sommes qu’un. Je le sens dans ma chair.
A toi qui désespère fasse à la souffrance du monde, je te dis: la lumière gagne toujours, la mort est une illusion.
Même si je ne promeus aucune religion, je suis profondément touchée par les enseignements des grands Maîtres. Bouddha, Krishnamurti, Gandhi, et le plus grand de tous et aussi celui que j’ai le plus étudié, Jésus.
J’ai lu l’Evangile plusieurs fois, notamment certains passages qui ont accompagné ma vie. Pour moi, on y trouve les éléments essentiels pour vivre en harmonie. Si nous suivons sa philosophie, elle nous donne accès à une vie pleine de sagesse et de sens.
Jésus dit: Je suis la lumière du monde
La bible dont les Evangiles font partie est un ouvrage qui se médite. Il reste le livre le plus lu au monde et les enseignements que l’on y trouve sont universels. Que l’on soit chrétien, bouddhiste ou athée, à chacun le message de Jésus peut parler.
« Jésus leur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Jean 8-12
Le mot « Evangile » qui veut dire « bonne nouvelle ». Cette bonne nouvelle c’est la révélation que Jésus est venu apporter sur terre: Dieu est Amour et Miséricorde. Jamais insensible, mais pourtant ferme et juste, Jésus incarnait totalement son message jusque dans la mort. Même si nous reconnaissons certainement ne pas voir la même force et la même détermination, son exemple peut pourtant nous guider. Ses paroles nous inspirent et nous montre le chemin pour devenir les meilleures versions de nous-même.
Mais l’évangile nous apprend également que la vie comporte sa part de douleur. On comprend bien vite que pour garder notre humanité et notre intégrité il nous faut parfois accepter d’être rejeté par le monde. Et pourquoi ferions-nous cela? Pour nous élever et accéder à la sagesse et à l’Amour dans son sens le plus élevé.
Cherchez d’abord la justice
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Mattieu 6:33
Comme je le présente dans ma dernière vidéo, le chemin qu’il m’a fallu parcourir a été semé d’embuches. Ayant d’abord choisi le monde et sa sécurité illusoire, j’ai gagné la sagesse et la paix au prix de grandes souffrances. « Mais qui cherche trouve » nous dit l’évangile (Matthieu 7:7).
Aujourd’hui, j’aurais aimé ne pas douter des enseignement, et suivre plus rapidement la voix de la sagesse. Même lorsque l’on s’écarte du chemin, la vérité n’est jamais refusée à qui la cherche avec ardeur. Lorsque l’élève est prêt, le Maître apparaît. Et encore une fois c’est dans un parabole biblique que peut trouver apaisement et réconfort: celle du fils prodigue.
Heureux ceux qui ont persévéré
Tout comme il est écrit sur les marches de l’escalier de l’Hospice du Grand-Saint-Bernard « Heureux ceux qui ont persévéré », l’état de grâce est accessible à celui qui pratique le dépouillement et accepte le sort qui la vie lui réserve. Cela ne veut pas dire cautionner la souffrance d’autrui, ni même s’infliger soi-même une souffrance inutile. Au contraire, pour rester fidèle à nos valeurs et notre intuition on accepte de dépasser certains obstacles. On accepte notre sort car cela vaut mieux que l’obéissance.
Aujourd’hui dans notre société nous cherchons souvent le confort et la facilité. Mais les montagnes de la connaissance ne sont accessibles qu’à ceux qui ont le courage de faire l’ascension.
Il nous faut parfois quitter notre zone de confort, accepter d’avoir des pensées et des valeurs qui s’écartent de la majorité pour atteindre ce sentiment d’épanouissement. Comme si pour devenir ce que nous sommes il nous fallait renoncer à être l’avatar que la société voudrait que nous soyons.
C’est même parfois nous-même qui nous soumettons pour ne pas avoir à nous sentir rejeté. Nous mettons alors notre pouvoir dans de mauvaises mains. Nous portons de masques qu’un jour nous détesterons.
Ne nous habituons pas à la souffrance du monde
J’écoutais récemment un documentaire sur le pape François qui m’a conforté sur mon chemin (Le pape François un homme de parole). Il le dit: le mal perdure car l’homme s’habitue à la souffrance de son prochain.
“Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui.” Martin Luther king
Bien-sûr qu’il serait plus confortable de ne pas sentir la douleur d’autrui. J’ai longtemps souhaité être insensible à la douleur du monde. Depuis toujours il m’est insupportable de voir la violence. Combien de fois aurais-je fait la supplication que tout s’arrête? Pourtant j’y aurais laissé mon âme.
J’ai appris depuis que cette incapacité à se couper de ses ressentis s’appelaient hypersensibilité. Que 20% de la population partageait avec moi cette contrainte. Et que si je l’acceptais je pouvais vivre plus en paix.
Il est difficile de suivre les enseignements, et d’aimer le pécheur tout en haïssant le péché. Il m’aura fallu beaucoup méditer pour parvenir à me pardonner mes propres écarts. Aujourd’hui je fais de mon mieux pour acceuillir ces sensations inconfortables. Je cherche à les laisser passer plutôt qu’à les fuir. Car oui je peux le dire, il en va de ma vie. On peut survivre en laissant mourir en soi le plus précieux. Mais alors je préfère mourir à ce monde pour renaître dans celui de l’Esprit de libre.
Et c’est une fois de plus Jésus qui nous le dit dans l’Evangile: Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Marc 8:35
La névrose n’est pas une maladie
La théorie de la désintégration positive est tellement révolutionnaire et pertinente. Elle reconnaît que la souffrance vécue n’est pas veine. Que lorsqu’on la traverse avec sincérité, en quête de paix, elle se révèle libératrice.
Psychiatre, poète et philosophe, le Dr Dabrowski a vécu les horreurs de la seconde guerre mondiale en Pologne. Dans les plus terribles événements, certains individus se révélaient et développer des qualités d’humanité hors normes. Il a cherché à comprendre ce qui différenciaient ces individus des autres. Il a compris que pour atteindre un niveau d’élévation spirituelle il fallait parfois traverser les tempêtes.
Il écrit dans sa théorie une vision totalement nouvelle pour son temps, et qui reste innovante aujourd’hui:
Pour Dabrowski, beaucoup de soi-disant états mentaux ou désordres pathologiques ne tiennent pas de la maladie. Ils sont des processus nécessaires au développement personnel. Des états mentaux comme l’excitabilité accrue et la majorité des névroses et psychonévroses constituent « une condition nécessaire au développement clair et multipartite et sont l’une des conditions basiques de santé mentale, non des désordres ».
Dans ma vidéo: l’hypersensibilité une voie vers l’éveil je présente plus en détail cette théorie et ses implications pour la personne hypersensible. De quoi nous redonner espoir et courage lorsque les forces nous manquent.
Pour terminer
Je terminerai par citer ce beau poème de Dabrowski extrait de son livre « La névrose n’est pas une maladie »:
Je vous salue névrosés !
Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes
Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes
Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance
Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde pour votre peur de l’absurdité de l’existence
Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux
Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendental et votre manque de réalisme au quotidien
Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier
Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées
Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous
Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous
Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies
Soyez salués!
Prions, méditions ensemble pour la paix dans le monde.