Durant cette période de l’année, le soleil et la lumière se font plus rares, notre énergie descend, nous avons envie de nous calfeutrer à l’intérieur. Certains d’entre nous en sentirons les effets plus fortement, comme une torpeur et une certaine lassitude.
Ces périodes ne sont pas évidentes à négocier, nous avons de la difficulté à accepter l’inconfort que cela représente. Pourtant, elles sont souvent fructueuses. Elles permettent de lâcher l’inutile, de se reposer, et laisser aller les énergies qui appartiennent au passé.
De la même, il n’existe pas de réel éveil sans périodes de profondes crises existentielles. Pour expérimenter un niveau de conscience plus élevé il faut préalablement nous détacher du mode de pensée conventionnel. Ces crises représentent des deuils, notamment le deuil de tout ce à quoi nous devons renoncer pour accéder à notre nouvelle identité. Bien des auteurs l’ont décrit, bien des philosophes l’ont relaté, la plupart des grandes religions l’évoque sous une forme ou sous une autre.
Bien-sûr, actuellement notre société refuse ces cycles naturels. Nous devons être performants, nous devons être heureux, minces, avoir du succès, rester jeunes malgré les années qui passent. Et pour se faire bien-sûr nous devons consommer, même si c’est des pilules roses qui rachètent notre bonheur chimiquement ou des crèmes à haut prix pour la plupart testées sur des animaux sans défense. Et si en refusant la douleur de la perte nous ne faisions que creuser plus profondément notre désespoir ?
J’ai pour ma part traversé plusieurs de ces crises durant ma pourtant courte existence, mais aujourd’hui je n’en garde que peu de souvenirs, comme si grâce à ces périodes j’avais pu me défaire non seulement de mes fausses identités mais également de la mémoire qui en découlait. Mon enfance, des années d’école douloureuses, des emplois peu gratifiants que j’ai occupés, et mêmes des souffrances liées à d’anciennes relations ont laissé la place à des images paisibles et heureuses. Aujourd’hui il ne me reste que les précieuses leçons que j’en ai apprise.
Toutefois, lorsque j’étais au coeur même de la douleur, et peut-être serai-je à nouveau dans l’expérience de la crise, alors ces paroles m’ont réconfortées.
« Le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n’est pas de nous aigrir, de nous faire perdre nos valeurs et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier. » Peter Camenzind de Hermann Hesse
Ces pensées noires, ces peurs et ces douleurs remontent à la surface non pour nous faire tomber mais pour se frayer un chemin vers la lumière. Un peu comme les graines que je plante dans mon jardin doivent d’abord mourir, percer l’obscurité et l’humidité de la terre avant de percer au grand jour. L’enjeu est alors de ne pas se laisser ensevelir, de se souvenir que seul l’amour est réel. Il s’agit d’une alchimie afin que ces pensées et émotions de basses vibrations puissent s’élever. Ces périodes sont comme un examen qui nous permet d’évaluer la force de notre foi et de nos convictions spirituelles, afin de les confronter à la matière physique. C’est dans ces moments de peur et de douleur que l’on se renforce, et que l’on fait les grandes avancées spirituelles.
« Quand tu te demandes où est Dieu pendant les périodes difficiles de ta vie, souviens-toi que le professeur reste toujours silencieux pendant ton examen. » Albert Einstein
Souvent on nous vend le bonheur et la spiritualité comme une île d’harmonie et de perfection que nous atteindrons pour autant que nos parvenions à penser positivement. Il nous faut alors acheter tel ouvrage, telle pierre ou telle complément alimentaire. Il nous suffirait de méditer 15min chaque matin et de réciter quelques affirmations positives sous la douche. Mon expérience m’a démontré que je le vrai voyage passe également par le courage et la foi, qui se construisent au travers de l’épreuve. Cela ne veut pas dire que nous soyons destinés à souffrir à jamais, mais qu’accéder à un niveau de conscience plus élevé passe par le lâcher prise et le renoncement de sa propre volonté, pour se relier à la volonté de notre âme, de notre Essence, de notre part divine. Et avec chaque renoncement vient le sentiment de perte et de vide.
« Le bonheur c’est aussi cesser de choisir à l’avance ce à quoi mon bonheur devrait ressembler » Anita Rossier
Je ne crois pas que nous soyons véritablement attachés à la souffrance, mais plutôt que nous souffrons car nous voudrions contrôler ce à quoi notre vie devrait ressembler. Si vous avez le choix entre le paradis et l’enfer, alors vous choisissez toujours le paradis n’est-ce pas? Nous souffrons plus par manque de connaissance et de sagesse, nous souffrons car nous nous attachons à nos pensées et à nos projections. Pourtant, en ayant un profil atypique comment pourrions-nous avoir un parcours typique ? Si nous voulons changer le monde pour en créer un meilleur, ne faut-il pas en premier lieu assumer et embrasser notre différence et notre individualité ?
«Ce n’est pas en regardant la lumière que l’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire.» Carl Gustav Jung
Bientôt nous fêterons le solstice d’hiver, qui sera suivi par la fête de Noël qui tous deux symbolisent le retour de la lumière et l’avènement du Christ sur terre. Voici la promesse qui nous est faite : après l’obscurité vient la lumière, car l’obscurité n’existe pas, elle n’est que l’absence de lumière (Albert Einstein). La peur n’existe pas, elle n’est que le manque d’amour.
La lumière gagne obligatoirement car elle est créatrice, alors que la peur elle détruit. Après la pluie le soleil revient, toujours! Immanquablement.
« L’enfer me ment, car seul l’Amour est Réel » Anita Rossier
Avec tout mon Amour,
Anita
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